dimanche 24 avril 2011

La nuit des fous vivants (The crazies)


Réalisation : Georges A. Romero

Scénario : George A. Romero et Paul McCollough

Année : 1973

Musique : Bruce Roberts; Durée : 103 min; Pays : USA

Suite à un accident d’avion, un virus expérimental se répand dans l’atmosphère d’une petite bourgade qui va sombrer dans la folie.

Romero, auréolé du titre de pape de l’horreur contestatrice, se lance donc dans une critique acerbe de l’armée et de ses méthodes alors que la guerre du Vietnam se termine, abandonnant la société américaine dans la plus grande confusion. Les militaires, qui n’ont donc pas la cote, exterminent dans The Crazies, la population locale pour ne pas avoir voulu ébruiter l’existence d’une arme bactériologique.

Seulement le grand Georges a vu grand. Trop grand. S’il avait pu suggérer l’apocalypse de la nuit des morts vivants en isolant ses survivants dans un espace clos, il se ramasse lamentablement devant la démesure de son ambition. Et comme il filme le tout comme un morne épisode de Columbo (décors tristounets, gros plans de mauvais téléfilms, déguisements tout droit sortis d’un magasin discount de farces et attrapes) autant dire que la nuit des fous vivants se ramasse la gueule dans les grandes largeurs. La réalisation molle s’éternise sur des acteurs de série Z qui récitent leurs interminables dialogues en cabotinant pire que Christian Clavier dans Les bronzés 3. C’est horrible, moche comme jamais et cerise sur le gâteau, bourré de stock-shot immondes, indignes des pires nanards cannibales italiens.

Bref, il a tout pour plaire. Sauf que les plus patients, et dieu seul sait qu’il faudra l’être, pourront accéder à la dernière bobine qui, d’un seul coup, voit Roméro reprendre la main. Réalisation plus vive dès lors que sa poignée de héros barre en sucette. Inceste, tuerie, tension, et enfin émotion s’invite à l’écran alors qu’on n’y croyait plus. Et en vingt minutes, on y trouve tout ce que Romero reproduira dans Dawn of the Dead, jusqu’à un final nihiliste parfaitement déprimant, signature même du géant de Pittsburgh. Vingt minutes qui à elles seules valent largement le détour tant elles font le pont entre les deux premiers volets de la saga des morts vivants. Un retournement de situation qui sauve de justesse le métrage du désastre. De justesse seulement…

Note : 5/10